La couleur du lait – Nell Leyshon

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L’été restera toujours pour moi le moment parfait des longues heures à lire au soleil et l’occasion parfaite de me laisser porter dans une histoire classique perdue dans la campagne anglaise. Vous l’avez compris, j’ai un épisode « Jane Eyre » tous les étés depuis mon enfance. Il y a des traditions qu’on a du mal à s’expliquer. Pourtant cette année, je n’ai pas eu ce besoin irrépressible de renouer avec les romans des sœurs Brontë, et ce probablement parce que j’ai croisé La couleur du lait, roman de Nell Leyshon.

En 1831, Mary, jeune femme simple et franche nous raconte son histoire. Elle nous parle directement, sans aucun détours et décrit sa vie dans la ferme de ses parents, la brutalité de son père. Mot après mot, elle parle de son départ pour la maison du pasteur Graham pour d’abord servir et tenir compagnie à sa femme puis uniquement au service du pasteur. Saison après saison elle nous montre sa découverte de la lecture, la découverte d’un monde de liberté qui lui était inconnu. Il faudra attendre la dernière partie du récit pour comprendre que Mary annonce sa confession et voir tout le tragique de son histoire.

Découvrir Nell Leyshon avec ce texte est très étrange. En effet, elle choisit de s’effacer tout à fait derrière le récit de son héroïne et semble vraiment lui donner vie. L’efficacité du récit et de l’entrée dans l’intime de l’héroïne tient beaucoup à la qualité du texte que l’auteur nous propose. S’attachant à faire évoluer le vocabulaire et l’aisance de narration de Mary, Leyshon disparait derrière et, au comble de la tension dans le récit, on oublie qu’on est dans un récit et non dans une longue lettre de confession qui nous serait parvenue depuis le XIXème siecle.

Décidément, j’ai aimé retrouver ces ambiances lecture si intimement liées à la chaleur et à l’ennui nécessaire aux belles découvertes du mois d’août.


La couleur du lait, Nell Leyson, édition Phebus, 17€

Marion

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